Me voila de retour a Melbourne, alors je vous dois bien un petit resume un peu plus parlant de la Diag des Oufs. Et quelques photos prises par l'organisation ici
Mercredi matin, arrivee a l'aeroport de Saint-Denis avec plein de retard, avion de l'ile Maurice annule pour cause de mauvais temps, 5h d'attente puis recasee dans un autre avion. L'apres-midi recuperation des dossards, il y a foule au stade de la Redoute, je me fais interviewer par un journaliste qui cherche "une fille qui fait le Grand Raid". C'est vrai qu'on est pas nombreuses, ma categorie represente 4 % des participants...
Jeudi gargantuesque repas de midi, tentative (ratee) de sieste, puis depart du studio dans l'aprem vers 17h30. Bus a Saint-Denis pour 2h30 de trajet vers Saint-Philippe. Je tombe deja de sommeil mais derriere moi une raideuse toute excitee crie au telephone avec sa famille. Arrivee au stade du Cap Mechant (le depart) sous la pluie, on nous sert un petit dej', il y a de la musique, mais le stress monte. Depart dans plus de 2h, alors on attend.
Minuit, c'est parti au son des djembes ! Il pleut des cordes, on est trempes, on court dans les flaques, il y a foule pour nous encourager malgre tout. On ne court pas tres longtemps avant d'attaquer la montee du volcan, et la ca bouchonne. On avance au pas, avec parfois blocage complet, pendant des heures. Lecon numero 1 : il faut se placer sur la ligne de depart pour eviter les embouteillages. Un premier checkpoint a 2h30 du mat' je crois (limite a 3h), le temps est passe vite pour l'instant, et j'avale deja ma 2e barre cereale (1 par heure et demie a peu pres).
Le jour se leve et on n'est toujours pas a Foc Foc, on continue de monter. Motivee par la lumiere du jour je commence a doubler un maximum de gens, puis double une fille qui galere sur ses deux batons et bloquait tout le monde, et la plus personne devant ! Le pied ! Du coup je pars en courant mais ne tarde pas a me rendre compte, le souffle court, qu'on est quand meme a plus de 2000m d'altitude. D'ailleurs un peu plus loin on depasse un coureur qui n'a pas l'air bien du tout, emballe dans sa couverture de survie et surveille par un ami.
Un peu plus tard, le sommet du volcan avec des paysages a couper le souffle. Manque de bol mon appareil photo a rendu l'ame sous la pluie (son etui est completement moisi) donc pas de photo, mais croyez-moi c'etait sublime :-D A Foc Foc on croise l'equipe medicale au pas de course avec une bouteille d'oxygene sur le dos "il est en arret", puis un helicoptere arrive. Il doit s'agir du gars de tout a l'heure. Pause pour manger et peu, changement de chaussettes pour la paire de rechange, meme si elle est trempee. Lecon numero 2 : prevoir un sac etanche.
On ne tarde pas a repartir avec une petite heure d'avance sur le temps limite, pour traverser la Plaine des Sables. Magnifique paysage, il commence a faire bien chaud, il fait super beau, on est en pleine forme, on commence a courir un peu sur le sol rocailleux, un vrai terrain de jeux, on s'eclate. Pour l'instant tout va bien. Un peu plus tard on remonte, on est presque seuls maintenant, ca s'est bien etale.
Puis on traverse des champs avec des vaches, changement total de paysage. Petit coup de barre mais ca repart apres une barre cereale et en suivant Ronan qui me sert de lievre. Petites echelles pour rentrer et sortir des parcs a vaches, puis une route ou les Reunionnais (petits veinards) sont attendus par leur famille avec vrai repas, chaussures seches, et reconfort. Pour nous ca sera pates au beurre avec les 2 derniers morceaux de poulet, servies par les militaires a Mare a Boue. Lecon numero 3 : avoir une equipe d'assistance, c'est bien.
Apres ca il faut de nouveau remonter vers Coteau Maigre. Cette premiere partie se passe bien, on avance a un bon rythme, une petite pause gouter et on repart. Ca continue a monter vers Kerveguen et la ca commence a plus aller. Je ne reve que du diner chaud, je supporte plus les barres cereales et je dors presque debout. Quand on arrive enfin a Kerveguen, grosse deception, il n'y a rien a manger, juste une equipe de secouristes qui me deconseillent de m'allonger sinon je pourrai plus repartir, et me promettent qu'il y a des repas chauds a la Caverne Dufour, dans 3 km. Lecon numero 4 : ne pas prevoir que des barres cereales mais aussi de la nourriture salee, et de la cafeine pour tenir eveille.
Du coup c'est reparti, mais ca s'arrange pas. On ralentit de plus en plus, tout le monde nous double, je suis obligee de m'arreter plusieurs fois, en plus il pleuviote. Des inconnus qui passent m'encouragent a me relever et a continuer pour ne pas tomber malade. Mal au coeur, mal au ventre, mal a la tete, youpi... Les 3 km les plus longs de ma vie, ca. Puis on commence a entendre la voix de la benevole qui lit les numeros des coureurs qui arrivent au checkpoint, et on voit le gite de la Caverne Dufour, encore si loin. Il faut encore redescendre vers le gite, je m'accroche a sa voix. Merci a cette benevole qui m'accueille si chaleureusement au cp. Il est deja 18h, il commence a faire nuit.
Manque de bol en guise de repas chaud il y a juste de la soupe... Un tour dans la tente medicale, ils me rechauffent sous 2 couvertures + 1 couverture de survie, parait que j'ai dormi aussi je me rappelle meme plus. Puis on me propose de descendre en helicoptere a Saint-Denis, si oui c'est maintenant, sinon faut finir a pied jusqu'a Cilaos. Bon, la suite vous la connaissez, j'ai craque, et pris l'helico, pas vraiment profite du magnifique paysage sous les derniers rayons du soleil, deja en train de me demander "mais qu'est-ce que j'ai fait ?". Fini la nuit a l'hopital de Saint-Denis (la nuit la plus chere du monde, d'ailleurs...) a m'endormir tout le temps y compris pendant que le toubib m'examinait.
Ronan m'a attendue (merci !) puis a continue a pied, et a adore la super descente casse-gueule de nuit avec 1200m de denivele negatif sur 4km de distance, puis s'est fait confisquer son dossard au bas de la dite descente pour avoir depasse le temps limite a 21h. Plus que 3km de route vers Cilaos, et un bus qui est passe entre 2 eboulis pour ramener les coureurs qui abandonnent vers Saint-Denis. Et il y en a. Au final il y aura eu 37.5 % d'abandons, et sur les 2700 coureurs inscrits, un peu moins de 1500 ont ete classes...
Conclusion, course fantastique, avec du public partout a nous encourager, une super ambiance, mais course abortee, alors qu'en plus mes jambes allaient tres bien. L'entrainement physique ne fait pas tout, y a aussi toute la logistique, le matos, l'alimentation pendant la course, et surtout le sommeil. La prochaine fois, faudra que j'arrive plus tot pour recuperer du decalage horaire, et que je m'assomme pour reussir a faire la sieste l'apres-midi. Bah oui, la prochaine fois, pasque pas moyen de rester la-dessus, Donc vous n'avez pas fini d'entendre parler de la Diagonale des Fous ! (encore un article tres court celui-la... ^^)
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2 commentaires:
Pourquoi la nuit "la plus chère du monde " à l'hosto ? Ils t'ont fait payer l'hélico aussi ?
707 euros la nuit d'hosto, tout ca pour essayer de dormir alors que le brassard qu'ils m'avaient mis sonnait l'alarme a chaque fois qu'il prenait ma tension (comment ca 8/4 c'est pas assez...? ^^)
Remerciez la France d'avoir la Secu (pour les Suisses, je compatis). L'hosto a trouve que j'avais encore des droits ouverts en Bretagne apres 1 an a ne plus cotiser chez eux, faites que ca ne soit pas une erreur...
Et non j'ai meme pas paye l'helico (pour ca aussi, croisons les doigts)
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